Première étude descriptive des registres de DEA publics canadiens

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Drs Laurence d’Amours, Daniel Negreanu et Valérie Homier

Le 23 décembre dernier est paru dans le Journal canadien de cardiologie – Libre accès la première étude descriptive portant sur les registres de défibrillateurs externes automatisés (DEA) publics au Canada. Nous devons aux Drs Laurence d’Amours et Daniel Negreanu l’idée et l’exécution de ce projet innovateur. Suite à leur implication dans le projet DEA de la Fondation à titre de coordonnatrice et coordonnateur adjoint (2017-2018), Laurence et Daniel ont souhaité caractériser les différents registres de DEA publics à l’échelle canadienne. Leur hypothèse était que les registres différeraient quant à leur gouvernance et fonctionnement, soulignant une opportunité d’optimisation et d’harmonisation de ces derniers afin d’améliorer l’accès à ces appareils vitaux.

C’est la Dre Valérie Homier, professeure adjointe en médecine d’urgence à l’Université McGill, qui a supervisé et guidé les deux résidents tout au long du projet, de ses débuts en 2018 jusqu’à la publication finale des résultats en 2020. Le projet a été présenté au Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire, tenu virtuellement en octobre 2020, et a été lauréat de la Bourse Réanimation remise conjointement par la Fondation Jacques-de Champlain et l’Association des médecins d’urgence du Québec (AMUQ).

« Neuf provinces canadiennes sur 10 ont un registre de DEA; ceux-ci diffèrent de par la façon qu’ils sont gouvernés ainsi que le nombre de DEA qu’ils contiennent et les processus de surveillance assurant la qualité des données enregistrées, » explique la Dre Laurence d’Amours, résidente en médecine interne à l’Université Laval. « Nous avons pu mettre en lumière la grande hétérogénéité entre les registres ainsi que les caractéristiques particulières de chacun. »

Nombre de DEA publics enregistrés dans chaque registre (par 100 000 personnes)

« J’espère que nos trouvailles motiveront les gouvernements et les agences de santé publique à améliorer les normes en matière de registre de DEA publics au Canada, incluant l’enregistrement obligatoire des appareils, » souligne Dr Daniel Negreanu, résident en médecine interne à l’Hôpital général juif.

À présent, seulement le Manitoba, la Colombie-Britannique et l’Ontario ont une loi provinciale respective qui régit l’accessibilité des DEA dans les endroits publics. Au Québec, il n’existe actuellement aucune loi sur la défibrillation publique. En 2015, la Fondation Jacques-de Champlain a pris la matière en main et a créé le registre québécois de DEA publics, dont les données sont accessibles gratuitement via l’application mobile DEA-Québec. Depuis ce temps, la Fondation continue ses représentations à différents niveaux pour que le gouvernement du Québec suive l’exemple des autres provinces afin de se doter d’une telle loi le plus rapidement possible. 

La Fondation est heureuse d’avoir appuyé ce projet de recherche qui majore l’état des connaissances en matière de défibrillation publique et, souhaitons le, aidera à améliorer la survie des victimes d’un arrêt cardiorespiratoire!